Deux fils racontent leur mère, à
laquelle ils vouent un merveilleux amour. Le plus jeune d'abord, dans le
Maroc des années 30. Menue, fragile, gardienne des traditions, elle est
saisie dans des gestes ancestraux, et vit à un rythme lent, fœtal.
Radio, cinéma, fer à repasser, téléphone deviennent des objets magiques,
prétextes d'un haut comique. Puis Nagib, le frère aîné, prend le
relais. Durant les années de guerre, la mère s'intéresse au conflit,
adhère aux mouvements de libération des femmes et, globalement, de son
peuple et du Tiers Monde. Elle en est même le chantre. Elle sait
conduire, s'habille à l'européenne, réussit tous ses examens. Elle est
toujours semblable : simple et pure, drôle, et toujours tendre.