Lorsque " Les Orientales "
paraissent en 1829, le romantisme français s'est déjà tourné vers
l'Orient que la guerre d'indépendance grecque a rendu plus présent
encore. Mais si Hugo n'est pas ici un précurseur, la nouveauté de son
recueil éclate pourtant dans la couleur, l'étrangeté luxuriante des
mots, la puissance d'images concrètes et toute la virtuosité du vers.
Ainsi se compose la somptueuse image d'un monde désarrimé comme un
fantasme, mais un monde ardent et sensuel, plein de désir et d'énergie.
Deux ans plus tard, " Les Feuilles d'automne " sont d'une tonalité tout
autre, ouvertes à ce lyrisme intime où Lamartine s'est imposé. Dans
cette poésie " de la famille, du foyer domestique, de la vie privée "
qui évoque les joies fugaces et les tristesses diffuses, une sorte
d'autobiographie s'écrit, mais qui s'ouvre aussi bien à l'identité
collective du siècle et à la plénitude du monde sensible. La voix que
nous entendons ici, c'est bien celle que Hugo imposera désormais comme
la sienne. Edition présentée et annotée par Franck Laurent.
Editeur :
Le livre de poche