Prononcé par Hegel (1770-1831) durant ses années
berlinoises, entre 1818 et 1829, le cours d'esthétique s'est imposé
comme une entreprise sans équivalent, que tout artiste ou tout
philosophe doit lire pour comprendre ce qu'il en est du processus, mais
aussi de l'histoire de la création et de l'art en général. Prenant appui
sur la réflexion kantienne de la Critique du jugement, Hegel la dépasse
sur deux points au moins. D'une part, il montre que l'unité qui se
réalise dans l'art entre la liberté et la nécessité, entre l'universel
et le particulier, entre le rationnel et le sensible, ne se rencontre
pas seulement dans l'esprit du créateur de l'œuvre d'art ou dans
l'esprit de celui qui la contemple : cette unité se trouve aussi dans la
réalité objective. De l'autre, en établissant que la fusion de l'idée
et de son extériorisation sensible, à l'intérieur d'une libre totalité,
ne peut s'accomplir que selon un mode historique, Hegel met en évidence
que l'esthétique est indissolublement liée à l'histoire.
Editeur :
Le livre de poche