Vagabondes voleuses vicieuses
Nées dans les années 1930-1940, Rose, Luce ou Adèle, jeunes adolescentes à la Libération, trentenaires lors des soulèvements de Mai 1968, sont auj.. Lire la suite
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Nées dans les années 1930-1940, Rose, Luce ou Adèle, jeunes adolescentes
à la Libération, trentenaires lors des soulèvements de Mai 1968, sont
aujourd'hui grands-mères. Issues des milieux populaires, elles ont
grandi dans les faubourgs parisiens et les petites villes de province.
Et toutes ont été considérées, dans la société de l'après-guerre, comme
des " délinquantes " : des traces de leur vie sont consignées dans les
archives judiciaires...
Qu'est-ce qui a conduit ces jeunes filles à
être étiquetées comme telles ? Quels ont été leur vie, leurs rêves,
leurs amitiés, leurs amours ? Et qu'ont-elles transgressé ? N'ont-elles
pas été plus libres de travailler et d'avoir des aventures que leurs
soeurs de l'entre-deux-guerres ? Il semble qu'avoir seize ans pendant
les Trente Glorieuses implique, pour une jeune fille, d'obéir à un code
de conduite précis : sortir, mais surtout avec des copines, flirter,
mais du bout des lèvres, ne pas boire, et jamais dans des cafés.
Car
il faut avant tout s'attacher à trouver un mari, fonder un foyer... Et
tous - familles, voisins, police - veillent au respect de ces règles.
Une fugue, la fréquentation d'une amie " dévergondée ", un fiancé peu
apprécié... Autant d'éléments qui conduisent la jeune fille " fautive ",
" vagabonde ", " voleuse " ou " vicieuse ", sur les bancs de la justice
- surtout lorsqu'elle incarne en plus une classe " dangereuse ".