Restituer le patrimoine africain
Premier texte complet et engagé sur un sujet explosif Les guerres ont toujours entraîné des spoliations d'objets et de trésors au détriment des pa.. Lire la suite
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Premier texte complet et engagé sur un sujet explosif Les guerres ont
toujours entraîné des spoliations d'objets et de trésors au détriment
des pays vaincus. La France quant à elle a été particulièrement active
au cours de ses conquêtes coloniales au xixe siècle. Dès cette époque,
de prestigieuses voix s'élèvent en Europe pour condamner ce que la
prétendue "civilisation" inflige à la "barbarie". Victor Hugo "espère
qu'un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée" renverra ses
butins.
On compte actuellement dans les collections publiques
françaises au moins 88 000 objets provenant de l'Afrique subsaharienne.
Malgré de nombreuses réclamations de pays africains depuis les
indépendances, l'Etat français n'a pas jugé bon d'évoluer sur cette
question, arguant de l'inaliénabilité du patrimoine national. Jusqu'au
discours du 28 novembre 2017 du président Emmanuel Macron à Ouagadougou,
qui annonça la mise en oeuvre dans un délai de cinq ans de
"restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en
Afrique".
Il confia alors à Felwine Sarr et Bénédicte Savoy la
mission de consulter les spécialistes en Afrique et en France, et de
mener une large réflexion sur ce sujet. Le fruit de cette mission est le
présent ouvrage, qui reprend le contenu du rapport remis le 23 novembre
2018 au président de la République. Il raconte les spoliations à
travers l'histoire mondiale, évalue la part de la France, dresse un
premier inventaire des oeuvres spoliées, fait le récit des tentatives
des pays africains pour se réapproprier leur patrimoine, analyse les
questions juridiques qui se posent, et énonce un certain nombre de
recommandations pratiques pour la mise en oeuvre des restitutions, un
des chantiers les plus audacieux de ce XXIe siècle.