Cahiers Céline N°13 Cahiers de prison Février octobre 1946
En décembre 1945, Louis-Ferdinand Céline est arrêté à Copenhague, où il s'était réfugié avec Lucette et son chat Bébert et tentait d'écrire la sui.. Lire la suite
Possibilité de commande
avec un délai de livraison
de 1 à 4 semaines
En décembre 1945, Louis-Ferdinand Céline est arrêté à Copenhague, où il
s'était réfugié avec Lucette et son chat Bébert et tentait d'écrire la
suite de Guignol's band. Le dénommé Destouches, immédiatement incarcéré à
la prison de l'Ouest, réclame de quoi écrire. L'administration
pénitentiaire lui fournit dix cahiers d'écolier de 32 pages avec des
règles à respecter : "On ne doit pas écrire sur l'affaire dont on est
justiciable ni sur la détention.
Tout propos licencieux et malséant
est également interdit." A partir de février 1946, le prisonnier note
d'emblée des éléments de défense pour empêcher son extradition dans la
France de l'épuration, et s'en prend à l'ambassadeur Charbonnières qui
le persécute. Mais Céline est repris par l'écriture et les Cahiers de
prison dévoilent sa vie après son arrivée au Danemark, sa relation avec
Lurette, des souvenirs de Londres ou de Montmartre, et surtout montrent
de manière inédite le Céline lecteur.
Isolé dans la cellule 609 de
la section K., Céline s'entoure de livres apportés par sa femme et cite
abondamment Chateaubriand, Hugo, Chamfort, Voltaire, etc., en se
comparant avec les "grands écrivains exilés emprisonnés". Les Cahiers
illustrent aussi la transition littéraire vers sa "seconde révolution
narrative et stylistique", note Jean Paul Louis, avec la mise en
chantier de Féerie pour une autre foie et des passages que l'on
retrouvera dans D'un château l'autre, Nard et Rigodon.
Ce volume des
Cahiers de la NRF constitue la première édition originale et intégrale
des Cahiers de prison de Céline. Avec un nouveau travail d'établissement
du texte et des notes, ainsi qu'un index centré sur les noms d'auteurs
et les titres d'oeuvres, Céline nous apparaît tel qu'en lui-même, obsédé
par la littérature et sa condition d'écrivain : "C'est moi maintenant
le traître, le montre, c'est moi qu'on s'apprête à lyncher."